La flûte de Pan de Provence, le fresteu est un instrument polycalame [1] en roseau. Cette flûte de Pan appartient bien évidemment à l’instrumentarium des bergers.
Mais en Provence, plus qu’en aucune autre province, la frontière entre musique savante et populaire est souvent ténue… Et il est bien difficile aujourd’hui d’imaginer que la flûte de Pan ne fut employée que par les seuls pasteurs.
Alors que la musique provençale s’était « folklorisée » dès le XIXe siècle, des musiciens généreux, comme Maurice Guis et André Gabriel (et quelques autres…) ont su la ré-ancrer dans la tradition en ne faisant jamais fi des apports contemporains.
Disque
L’art des flûtes provençales
Les musiciens de Provence
par Maurice Guis et André Gabriel,
deux fresteu et tambourin à cordes.
Par ailleurs, un des traits remarquable de la flûte de Pan est qu’elle peut être jouée d’une seule main, l’autre étant donc libre pour jouer un deuxième instrument. Cette particularité la rapproche des galoubets ou flûtets [2] que l’on connait en Provence entre les mains des tambourinaires.
Il faut noter que cet usage de la flûte de Pan couplée à une percussion entre les mains d’un seul musicien est aussi connu en Amérique du sud et en Angleterre.
La pièce proposée ici par Maurice Guis et André Gabriel, une berceuse, et l’interprétation délicate qu’ils en donnent, n’est donc pas du tout une « vue de l’esprit », bien au contraire !