On ne sait pas grand chose de ces flûtes médiévales… Mais aujourd’hui, grâce à Pierre Hamon qui nous propose ici une interprétation de « Creire m’en fach », un frestel, si souvent présent dans la statuaire du moyen-âge, peut enfin être entendu !
En 2013, Jordi Savall a publié un magnifique album de musiques d’origines diverses : Orient-Occident II, sous-titré Hommage à la Syrie. En ces temps particulièrement difficiles pour le peuple syrien, il a tenu a ré-affirmer, contre toutes les apparences, qu’il y a une grande fraternité des peuples méditerranéens.
À la recherche d’un antidote à l’amnésie, il a imaginé et organisé un projet de musiques pour la paix, basé sur un dialogue entre Orient et Occident.
Dans son introduction, il cite Amin Maalouf : "Pour redonner à notre humanité déboussolée quelques signes d’espoir, il faut aller bien au-delà d’un dialogue des cultures et des croyances, vers un dialogue des âmes. Telle est, en ce début de XXIe siècle, la mission irremplaçable de l’art".
La troisième pièce de ce magnifique album, Creire m’en fach, est interprétée au frestel médiéval par Pierre Hamon. Notez bien que vous n’y entendrez pas d’autres pièces interprétées à la flûte de Pan, mais que tous les amateurs de « musique orientale » ou de « musique ancienne » auront de quoi se réjouir… Quelques pièces sont en fait autant de petits bijoux !
L’album « Orient-Occident II » a été produit et édité par Alia Vox.
Depuis sa création en 1998 ALIA VOX s’est développée en tant que producteur et éditeur exclusif de tous les nouveaux enregistrements de Hespèrion XXI, La Capella Reial de Catalunya, Le Concert des Nations, Montserrat Figueras & Jordi Savall.
Vous pouvez commander cet album directement chez le producteur.
L’iconographie médiévale et la statuaire nous montrent une forme assez récurrente du frestel.
Il s’agit alors du frestel à fenêtre. pour se le représenter, il faut imaginer un ensemble de flûtes à bec, mais sans trous de jeu, assemblées entre elles.
Ces flûtes dont les extrémités inférieures sont bouchées ont bien le timbre de la flûte de Pan où l’on entend tout particulièrement les harmoniques impaires, et pas du tout celui des flûtes à bec qui, elles, font entendre les harmoniques pairs et impairs [1]
Par contre les inventions archéologiques nous montrent toujours l’autre forme courante : une planchette de bois forée de trous de profondeur croissantes. Sur ce modèle on connait la flûte d’Alesia, la flûte de Jorvik et une flûte conservée en Suisse au musée des cantons Thurgau.
Pierre Hamon joue une flûte de ce type.
