Trinidad, un calypso de Gilles Patrat pour se transporter en d’autres temps, d’autres lieux…
Et plus sérieusement pour travailler syncopes et contre-temps.
La mélodie est variée ; vous pourriez apprendre phrase par phrase, mais ici, et une fois encore, jouer les notes ne sera pas suffisant ! Il faut vraiment tenter de se glisser dans le style pour que ça sonne.
Alors naturellement cela demande un peu de travail !
Le calypso est un genre vocal caractérisé par des paroles douces, sensuelles ou humoristiques. Mais souvent, ces chansons devenaient rapidement des pièces instrumentales jouées et rejouées notamment durant le carnaval de Trinidad, mais pas seulement.
Musicalement, le style est « chaloupé » et particulièrement dansant. Il repose sur de nombreuses syncopes ou contre-temps, particulièrement dans la ligne mélodique (chantée ou instrumentale), ce qui peut-être une difficulté réelle pour les débutants à qui l’on enseigne d’abord (et bien naturellement…) à jouer sur le temps.
Le rythme quant à lui repose sur une base commune à nombres de « musiques des iles » qui vient d’Afrique de l’ouest.
Enfin il faut noter que le calypso de Trinidad et le mento de Jamaïque, plus tardif, sont tout-à-fait comparables, voire quasi synonymes si l’on se réfère au caractère et non au lieu de création.
Nombre de calypso ont été chantés en Jamaïque, mais l’inverse semble moins vrai…
Quoi qu’il en soit (le sujet est assez compliqué…) calypso et mento sont finalement à l’origine même du reggae jamaïcain et ont aussi largement influencé tant la musique de variété que le jazz.
Les échanges étaient nombreux au sein des Antilles… Mais pas seulement si l’on se souvient que le jazz s’est fait entendre en métropole entre les deux guerres grâce à de talentueux musiciens antillais.
Le calypso commençait à se faire connaître au-delà de ses frontières naturelles quand Harry Belafonte créa « Jamaica farewell » dans un disque de calypsos qui connu un immense succès. Pourtant auparavant, le calypso n’était jamais que le fait de créateurs trinidadiens, alors que Bellafonte était né à New-York dans une famille originaire de Jamaïque. L’usage de surfer sur la vague d’un style était déjà tout-à-fait ordinaire à cette époque…
Il demeure que la prestation de Belafonte est excellente et le succès largement mérité. Ainsi, Jamaica farewell a bercé nombre d’entre nous (les plus âgés aujourd’hui…) ; ce fut la découverte d’une musique sensuelle et la naissance de tout un imaginaire nourri de mers chaudes, de rhum, de femmes belles et fières.
Les amoureux du calypso et du mento jetteront un coup d’œil à la magnifique collection proposée par "Frémeaux et associés". Deux coffrets de CDs concoctés par Blum sont accompagnés d’un livret d’une quarantaine de pages très instructives sur l’histoire de ces styles.