Un des intérêts majeurs du sonagramme est de montrer le spectre d’un son, autrement dit, la répartition des différents partiels qui composent ce son ainsi que les transitoires.
Le spectre étant l’une des caractéristiques importante du timbre d’un instrument.
Pour pouvoir interpréter le sonagramme, lisez l’article Sonagrammes.
Ce sonagramme présente trois sons successifs faits à la flûte de Pan roumaine, le naï : fa#, sol et la ; ce la étant le A3 de 440 hertz. Chaque son dure environ une demi-seconde ou un peu plus.
On voit que chaque partiel est presque un multiple - en fréquence - du fondamental : 440 -> 880 -> 1320… [1]. On parle pourtant dans ce cas d’harmoniques, même s’ils ne sont pas exactement des multiples du fondamental, car ils [2] sont organisés harmoniquement.
Un sonagramme de castagnette parfaitement non harmonique montre, lui, une absence d’organisation harmonique des partiels… Voir ci-contre.
Pour le naï, on voit que les harmoniques impairs [3] sont nettement plus visibles (et donc sonores) que les harmoniques pairs. Cela est caractéristique de la flûte de Pan. Le tuyau fermé à une de ses extrémités ne peut théoriquement produire ces harmoniques pairs, ils sont pourtant présents, faibles, mais présents !
Pratiquement, les harmoniques les plus audibles sont donc le fondamental (ou harmonique 1), suivi des harmoniques 3, 5, 7, etc… L’harmonique 3 sonne à la douzième du fondamental, ce qui fait entendre un intervalle de quinte juste (ramené dans l’octave), et l’harmonique 5 fait entendre, lui, un intervalle de tierce majeure (ramené dans l’octave). Mais on observe aussi que plus on s’éloigne du fondamental, moins les traits représentants les partiels sont épais et fournis.
Ces partiels sont donc de plus en plus faiblement audibles…
Ce spectre est caractéristique du timbre de la flûte de Pan, lequel donne à entendre de la quinte (pas mal !) et de la tierce (un peu)…
On peut le vérifier en soufflant nettement plus fort, ce qui génère le troisième harmonique, et encore plus fort et en comprimant fortement les lèvres, pour obtenir le cinquième harmonique.