Comme les tuyaux sont coupés perpendiculairement, sans artifice permettant de faciliter l’émission du son, les femmes placent le pouce et l’index de chaque côté de l’embouchure afin de mieux guider la lame d’air sur le biseau et ainsi augmenter la puissance sonore. Pour jouer, elles se placent en cercle face vers l’intérieur.
Traditionnellement, ces flûtes sont jouées lors des funérailles (dans la maison autour du corps du défunt et sur le lieu de l’enterrement), lors des cérémonies d’abandon de la tombe, ainsi que dans les champs au début de la saison des pluies. Il est interdit de le jouer dans la maison en dehors des circonstances de funérailles et éventuellement de certaines grandes occasions.
Les pièces musicales se réfèrent aux sons de la nature, à l’activité et à l’environnement humain, à l’extériorisation des sentiments.
Ce tournage vidéo a été réalisé dans des conditions de reconstitution.
Patrick Kersalé
Lors d’une discussion récente avec Patrick concernant cet usage, pour nous musical, mais rituel pour le peuple êdê, il a mentionné le fait que ce rituel, quand il est pratiqué par les hommes, utilise des gongs, mais qu’il y a un tabou qui interdit l’usage des gongs par les femmes...
Les femmes (à l’exclusion de tous hommes), utilisent donc cette "flûte de Pan collective", ou à défaut la voix, pour ce rituel. Cependant, la musique réalisée par les femmes est strictement comparable à celle réalisée à l’aide de gongs par les hommes.